Sommes nous conscients de toutes les occasions où nous éprouvons de la colère ?
Ces petits moments qui s'ajoutent aux autres et que nous ne dénonçons pas immédiatement.
A ce moment là, sommes nous en mesure de dépeindre ce qui nous anime, sommes nous capable de nommer ce sentiment qui se présente bien plus souvent que nous en sommes réellement conscients.
A moins d'être vraiment entraînés à nommer nos sentiments, nos impressions sont volages et voilées, voire muselées par des attitudes de compensation. Notre éducation (surtout si elle est teintée de religion) nous a appris à ne pas ressentir de la colère pour les femmes et à ne pas ressentir de la tristesse pour les hommes. Les femmes ont pris l'habitude de transmuter leur colère en tristesse et les hommes, leur tristesse en colère.
Ainsi donc, les enfants ont mangé dans une cuisine rangée et n'ont pas débarassé la table.
De la vaisselle, du lait hors du frigo, des couteaux sales, du pain qui sèche ....
La colère apparaît en moi. Je la fais redescendre en remettant tout en place.
Cela se reproduit, les toilettes sont inondées. Les couettes traînent par terre dans le salon. Les DVD sont éparpillés sur le sol.
Quels sont les moyens dont je dispose pour prendre en compte mes sentiments tout en me maîtrisant pour respecter l'intégrité de mes enfants ?
Je pourrais :
- Montrer du doigt les objets à ramasser. Le geste a un impact immédiat et spectaculaire et épargne de long discours inutiles.
- L'exclamation en trois mots "Michel, la chasse" "Marie, le pain" " Tom, ta couette"
- Ecrire un mot sur la porte des toilettes ou sur la table pour leur rappeler ce qu'attend d'eux très précisément. Avec de l'humour, c'est mieux. Avec un dessin c'est bien aussi.
- Une simple phrase descriptive : les toilettes sont sales, la table est encombrée, les couettes traînent par terre (éviter à tout prix le "encore" qui introduit un jugement).
- La répétition de cette phrase avec calme et confiance.
- La déclaration énergique de vos sentiments "Je viens de passer devant la cuisine et je suis consternée par ce que j'ai vu".
- L'invitation à chercher une solution - Les enfants, quelque chose me préoccupe et j'ai besoin de votre aide et vous expliquez votre sentiment (découragement) votre besoin (d'ordre) et vous les invitez par la recherche d'une solution ...
- Evitez à tout prix la menace qui ne fait que renforcer l'opposition. Vous pouvez remplacer le "Si vous ne faites pas" par "Dès que ... -
Si vous ne rangez pas la cuisine... > Dès que la cuisine sera rangée ...
Inspiré de Haim Ginott
